Cœurs en miettes, blessures communes.

Samedi 25 septembre, 22h27, Rock School Barbey.

Les lumières jouent comme des enfants emmitouflés dans leurs manteaux colorés sous une pluie d’automne. La salle noire rayonne d’un camaïeu de rose, violet, bleu. Les visages tournés vers lui me laissent en vision une diversité étonnante de coiffures, de tenues et de corps. Les cœurs battent au rythme qu’orchestre le batteur, les jambes s’animent avec les mélodies que mixent le DJ et les voix s’unissent aux mots qu’il chante. Un moment de bonheur intense, évoquant des malheurs profonds. Ses mots en guise de pansement, sur des plaies qui gisent quotidiennement. Quand soudain, il me frappe. Je tombe K-O. Le souffle coupé, étouffée par la chaleur humaine, étranglée par ses mots qui tombent un à un devant mes pieds. Il est seul, domine sa scène, débite ses paroles, anime une foule assoiffée de bonheur. Il fait de son concert un spectacle ou chacun de ses malheurs tient le premier rôle. Un scénario qu’il déroule, des phrases dont mon cœur suit le sens et saute du haut de la falaise. Il est là, il est lui. Lujipeka. Je suis là, je suis moi. Deux vies, deux corps, deux cœurs. Des cœurs en miettes, des blessures communes.

“Ici j’trouverai jamais la paix donc j’ai filé comme une étoile”
Lujipeka